La cartographie participative s'est imposée ces dernières années comme un outil innovant et inclusif dans la gestion durable des ressources naturelles. Dans le contexte spécifique des écosystèmes de mangroves, elle permet d'impliquer activement les communautés locales, les chercheurs-ses, les décideurs-euses et les usagers-ères dans la collecte, l'analyse et l'interprétation des données spatiales. Cette approche favorise non seulement une meilleure appropriation des enjeux environnementaux, mais aussi une gouvernance plus transparente et concertée des territoires.
Cependant, malgré ses nombreux atouts, la cartographie participative soulève également des défis méthodologiques, techniques et sociaux. Quelles sont les limites de cette approche ? Dans quelles conditions permet-elle une véritable amélioration de la surveillance et de la conservation des mangroves ? Quelles leçons tirer des expériences menées dans différents contextes ?
Ce panel vise à croiser les points de vue d'acteurs-trices issus-es de divers horizons autour des avantages, des inconvénients, et des enseignements majeurs liés à l'usage de la cartographie participative dans la surveillance des écosystèmes de mangrove. Il a pour ambition de contribuer à une réflexion critique et constructive en vue de renforcer l'efficacité et la pérennité de ces démarches collaboratives.
Maitre-es Sciences Naturelles, Yakhya Guèye a une formation de base scientifique/naturaliste, titulaire entres autres d'un Diplôme d'Etude Approfondie (DEA) en physique appliquée aux sciences biologiques et médicales (FST/UCAD), puis d'un Master spécialisé en Ingénierie de l'eau et de l'environnement, option Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) à la Fondation 2IE/ex EIER.
Yakhya dispose d'une expérience très confortable en coordination et gestion de projets/programmes de conservation et de développement pour une utilisation durable des zones humides (approche GIRE/écosystémique).
M. GUEYE est passionné des systèmes d'information géographique (SIG) et de l'évaluation économique des biens et services écosystémiques. Actuellement Coordonnateur du projet Natur'Elles (1100) au niveau de l'UICN-PACO, il a auparavant séjourné au Centre de Suivi écologique (CSE) de Dakar (CSE) comme Expert GIRE sur l'étude de faisabilité des schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) du fleuve Sénégal, puis à Wetlands International Afrique Côte Occidentale et Golfe de Guinée (WIACO) où il a opéré depuis 2013 comme Manager de Projet/Team Leader dans la conservation des mangroves. Il a assuré entre 2020-2024 la coordination de la base de terrain de WIACO (Delta du Saloum et Casamance) et a contribué à la mise en place du Global Mangrove Watch.
Doudou DIEDHIOU, originaire de Foundiougne, est un environnementaliste passionné par la protection de la nature et le développement durable. Titulaire d'une licence en Géographie de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, il s'est spécialisé dans les écosystèmes et l'environnement, menant des recherches sur la vulnérabilité des îles du Saloum face aux changements climatiques, conclues par un Master 2 en 2016. Il a également suivi une formation en évaluation environnementale des politiques et projets à l'Université Senghor.
De volontaire à coordinateur zone Saloum sud de l'Association NEBEDAY, il a acquis une solide expérience dans la mise en œuvre de projets dans le delta du Saloum. Favorable à une approche participative pour renforcer la résilience des communautés, il a coordonné des initiatives variées, allant de l'éducation environnementale à la valorisation des produits locaux, à travers des programmes tels que Tefess, RESCO et Niowan Saloum. Il est aujourd'hui responsable zone Saloum sud et référent environnement pour le projet Natur'ELLES (SOCODEVI et gouvernement canadien).
Salatou est un pêcheur de Casamance. Il est Ex-président de l'Association des Pêcheurs de la Communauté Rurale de Mangagoulack (APCRM) a fondé, avec toute sa communauté, l'APAC nommée Kawawana qui est la première du Sénégal à avoir été reconnue officiellement par les autorités régionales de l'état sénégalais en 2010, et est Coordonnateur du Consortium APAC pour l'Afrique de l'Ouest.
Salatou est régulièrement invité dans des conférences ou des rencontres internationales pour partager son expérience et il participe en tant que formateur à des ateliers sur la gouvernance partagée des aires de conservation marines-côtières en Afrique de l'Ouest. Il est coordonnateur pour le Consortium APAC depuis Novembre 2008 et a en charge à ce titre la zone marine-côtière d'Afrique de l'Ouest depuis la Mauritanie jusqu'à la Guinée. Il est très engagé dans la conservation des ressources naturelles depuis 2006.
Manlafy KANTÉ est originaire du village de Bona, dans le département de Bounkiling. Il a effectué sa scolarité primaire à l'école élémentaire de Bona avant d'obtenir son CFEE, puis a poursuivi ses études au CEM de Bounkiling et de Marsassoum, où il a décroché son BFEM. Il a ensuite intégré le lycée Ahoune Sané de Bignona, d'où il est sorti titulaire d'un Baccalauréat série L2.
Orienté au département de Géographie de l'UCAD, Manlafy KANTÉ s'est épris des sciences géographiques, animé par une curiosité constante pour le monde et ses multiples composantes. Il a choisi de se spécialiser en Géographie physique, plus précisément en Hydrologie, discipline dans laquelle il a obtenu un Master. Il a par la suite entamé une thèse de Doctorat au sein de l'École Doctorale Eau, Qualité et Usages de l'Eau (EDEQUE), qu'il n'a cependant pas menée à terme.
Grand passionné de cartographie, il s'est efforcé de développer ses compétences pour mieux appréhender les problématiques environnementales. Dans ce domaine, il a notamment réalisé plusieurs cartes de localisation des Aires du Patrimoine Autochtone et Communautaire (APAC), en partenariat avec l'ONG KABEKA, contribuant ainsi activement aux initiatives de préservation et de protection de l'environnement.
Lieutenant Fatou MANE, actuel responsable du Système d'information géographique à la direction des aires marines communautaires protégées. Elle est titulaire d'un diplôme en aménagement du territoire, environnement et gestion urbaine (ESEA ex ENEA). Elle a aussi reçu une formation universitaire en Biologie, Chimie et Géoscience (FST/UCAD).
Sa passion pour la conservation de la biodiversité et l'appui au développement communautaire a démarré bien avant la rédaction de sa mémoire de fin de formation portant sur : L'impact des restaurations des écosystèmes de mangrove sur l'Environnement physique et le niveau de vie des ménages : Cas de la commune de Niamone.
Ses responsabilités actuelles font qu'elle est aujourd'hui au cœur des processus de mise en place de nouvelles AMP avec comme mission la cartographie participative de nouveaux sites d'intérêt écologique, l'élaboration de plan de gestion de ces sites y compris le zonage et la définition des règles de gestion pour une meilleure conservation de la biodiversité marine et côtière. Elle est par ailleurs le point focal de la DAMCP sur tous les projets carbones/mangrove veillant à une coordination des actions de terrain.