Face à l'urgence climatique, les solutions fondées sur la nature gagnent en reconnaissance, notamment à travers les projets de carbone bleu, qui valorisent le rôle des écosystèmes côtiers – mangroves, herbiers marins, marais salants – dans le captage et le stockage du carbone. Au-delà de leur potentiel d'atténuation, ces projets sont porteurs d'opportunités de développement local, en particulier pour les populations les plus exposées aux effets des changements climatiques.
Dans les zones côtières vulnérables, les communautés locales – et plus particulièrement les femmes – dépendent fortement des ressources naturelles pour assurer leurs moyens de subsistance. Les projets de carbone bleu, avec une approche inclusive et collaborative, peuvent offrir des revenus alternatifs, renforcer les capacités locales, soutenir l'autonomisation des femmes, et améliorer la résilience socio-écologique et économique des territoires.
Cependant, ces promesses doivent être confrontées à la réalité du terrain : accès équitable aux bénéfices, inclusion dans la gouvernance, reconnaissance et valorisation des savoirs locaux, mécanismes de redistribution équitables, etc.
Ce panel a pour objectif de dresser un état des lieux critique des apports réels et potentiels des projets de carbone bleu pour les communautés locales vulnérables, en mettant un accent particulier sur la place, le rôle et les bénéfices que ces initiatives peuvent offrir aux femmes. Il rassemblera des experts-es, des représentants-es de communautés, des ONG et des porteurs de projets pour partager des expériences concrètes, des défis et des pistes d'amélioration.
Mamadou Ndong Touré est un expert confirmé en changement climatique, économie verte et économie bleue, avec plus de quinze années d'expérience dans la conception, la mise en œuvre et le financement de programmes d'adaptation en Afrique de l'Ouest. Spécialiste de la finance climatique internationale (FVC, FEM, Fonds d'adaptation), il a mobilisé avec succès des financements d'envergure pour renforcer la résilience des communautés vulnérables, notamment au Sénégal et en Sierra Leone.
Il a joué un rôle déterminant dans la mise en place de l'Aire Marine Protégée Communautaire du Gandoul, initiative phare de gouvernance locale et de valorisation durable des ressources halieutiques, intégrant conservation de la biodiversité et développement socioéconomique. Il est également reconnu pour son expertise en solutions fondées sur la nature dans les zones côtières et urbaines soumises aux déplacements climatiques.
Formé à l'économie verte et aux emplois verts par le Centre international de formation du BIT, il a appuyé l'élaboration de stratégies territoriales sobres en carbone, en lien avec les collectivités locales. Membre actif du Comité National sur le changement climatique du Sénégal, il contribue à plusieurs réseaux régionaux dédiés à l'adaptation et au développement durable. Il travaille en français et maîtrise l'anglais professionnel.
Le Colonel Abdoulaye Diop, écologue et ingénieur forestier sénégalais, est un expert reconnu en gestion durable des aires protégées, notamment marines et côtières. Après plus de 30 ans au service de l'environnement, il a marqué la protection des mangroves au Sénégal. À la tête de la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées (2012-2018), il a piloté la stratégie nationale sur les AMP et supervisé la création de sites majeurs tels que Sangomar et Gandoul.
Partisan d'une gestion participative et intégrée, il a renforcé la résilience écologique et économique des zones humides, consolidant l'économie bleue. Auteur d'un guide méthodologique national pour les plans de gestion des AMP, il a aussi initié l'AMP de Cayar en valorisant les savoirs locaux. Commandeur de l'ordre du mérite, il a pris sa retraite en 2019 comme Directeur des Parcs nationaux. Depuis 2020, il dirige l'association Nature-Communautés-Développement (NCD), forte de 800 bénévoles.
Daouda KANE est un enseignant sénégalais engagé dans la protection de l'environnement et le développement communautaire. Titulaire d'un baccalauréat, il s'est spécialisé en gestion de projet, qu'il met au service de multiples initiatives. Responsable des Éclaireurs et Éclaireuses du Sénégal, il joue un rôle majeur dans l'éducation citoyenne et environnementale des jeunes.
Il est également point focal du Consortium international APAC, président adjoint du Réseau National pour la Protection de l'Environnement (RENOPE), et membre actif du living lab de l'arrondissement de Fimela, ainsi que du comité technique de la DYTAEL de Fatick. Membre fondateur et actuel directeur exécutif de l'ONG CAREM, il œuvre au quotidien pour la conservation de la biodiversité et la promotion des aires et territoires du patrimoine communautaire.
Par ses multiples responsabilités, Daouda KANE incarne un leadership local fort, au service de la durabilité environnementale et du bien-être des communautés.
Conseillère technique en mangrove et pêcheries pour l'Afrique de l'Ouest chez Blue Ventures, une organisation engagée dans la conservation marine communautaire. Awa Rane Ndoye est également doctorante à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où elle finalise une thèse sur les indicateurs d'efficacité de la restauration écologique des mangroves au Sénégal.
Forte de plus de quatre ans d'expérience dans la recherche et la gestion des écosystèmes côtiers, Awa combine une expertise scientifique avec une approche de terrain centrée sur les communautés locales. Elle est titulaire d'un Master 2 en botanique et biodiversité et travaille depuis deux ans avec Blue Ventures à l'appui des initiatives de conservation participative et au développement de stratégies durables pour les pêcheries artisanales.
Awa a participé récemment à la Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC) pour partager ses travaux sur la restauration écologique des mangroves, une thématique cruciale pour la résilience des zones côtières face aux changements climatiques.
Ingénieur des Eaux et Forêts, il dispose d'une solide expérience de plus de onze ans dans le domaine forestier et environnemental en Afrique de l'Ouest notamment dans l'aménagement des forêts, le reboisement et la restauration des terres dégradées.
En qualité de chef de Division Reboisement et Conservation des Sols à la Direction des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols, il était responsable de l'élaboration de la stratégie nationale de reboisement et la tenue de la journée nationale de l'arbre en 2021 ainsi que la campagne de reboisement.
Depuis, en qualité de coordonnateur des projets fondés sur la Nature pour l'Afrique chez ALLCOT-Sénégal, il est au fait des engagements du Sénégal dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat, ainsi que les mécanismes de finance carbone, en particulier la mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) dont la CDN foresterie et le développement de projets carbone, leur exécution et leur suivi, avec un accent particulier sur la biodiversité, l'intégration des communautés et la prise en compte du genre dans le cadre des standards Climat-Communautés et Biodiversité (CCB). Il coordonne le projet ABC Mangrove Sénégal qui vise le reboisement de 7,000 ha de mangrove au Saloum et en Casamance.
